«Avec l’IRD, ce n’est pas pareil»

Durant l’année 2015, ma première à la tête de l’IRD, j’ai eu le privilège de mesurer non seulement la qualité de la production conduite avec nos partenaires scientifiques des pays en développement (PED) mais aussi l’intensité de nos relations avec nos partenaires institutionnels : ce qui revient souvent dans de nos échanges avec les responsables politiques et ceux des institutions scientifiques et universitaires avec lesquelles nous collaborons, c’est que « le partenariat avec l’IRD, ce n’est pas pareil ».

Durant cette première année, j’ai eu le plaisir en effet de constater que le modèle proposé par l’IRD offre une vraie alternative : l’un de ses principaux atouts est sa connaissance intime des pays dans lesquels il intervient, conséquence d’une présence historiquement forte et continue sur le terrain qui remonte aux activités de l’ex-ORSTOM. Nous sommes ainsi en capacité de faire le lien entre les réalités et les défis locaux et les grands objectifs posés par l’agenda international du développement, comme nous en avons fait la démonstration lors de la COP 21, ou dans le cadre de notre réaction coordonnée avec l’ensemble des opérateurs français de la recherche publique aux crises épidémiques comme Ebola ou Zika.

Pour affirmer plus encore cette position, l’IRD a débuté sa « mue » en 2015 et l’objectif, dans cette réorganisation, était de faire en sorte que chacun trouve sa place et contribue à la modernisation de la gouvernance et de la gestion de l’établissement, avec une perspective commune : que l’IRD s’impose comme un outil stratégique indiscutable de la politique de recherche et d’aide au développement de notre pays et comme un vecteur incontournable de la projection vers les pays en développement de l’ensemble de la recherche française et francophone.

Cette année 2015 a été également marquée par une relance de la dynamique scientifique de notre Institut. Non pas que l’IRD ait attendu la nouvelle gouvernance pour augmenter sa production scientifique, en particulier en copublications avec nos partenaires du Sud, ainsi que la pertinence de celle-ci pour les enjeux du développement dans la mesure où ses objets de recherche sont concentrés sur la zone intertropicale et méditerranéenne. Cette dynamique n’est pas nouvelle. Mais, me semble-t-il, ce que nous avons relancé ensemble, c’est la capacité de l’IRD à incarner, par son modèle, une véritable originalité dans le paysage de la recherche scientifique mondiale.

C’est notre capacité à travailler ensemble, avec nos partenaires français et ceux des pays en développement, en particulier aux frontières des différentes disciplines et aux frontières des sciences fondamentales et des sciences appliquées, où tendent souvent à naître les idées scientifiques nouvelles, qui fera de l’IRD un acteur majeur d’une science plus que jamais engagée au service du développement durable et humain. 

Jean-Paul Moatti, président-directeur général de l’IRD