L’IRD dans le monde

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En 2015 l’IRD a vécu un renouvellement profond de sa gouvernance qui s’est traduit par une volonté forte de réaffirmer sa finalité recherche d’excellence pour le « développement ». Une recherche interdisciplinaire, qui se fait en relation étroite avec les partenaires locaux et qui par l’affirmation de sa finalité « développement » contribue à relever les défis contemporains auxquels font face les sociétés du Sud et du Nord. Il s’agit d’une recherche qui se propose de faciliter les rapprochements entre scientifiques, décideurs politiques, société civile et acteurs économiques. A l’instar des principes de la diplomatie scientifique de la France, il s’agit également d’un partenariat « de long terme et respectueux de l’identité de chacun, fondé sur les principes de co-apprentissage (…) de co-conception, co-programmation, co-pilotage, co-production, co-édition, co-valorisation, co-évaluation et bien sûr, autant que possible, co-financement ». 1

Cette vision s’accompagne d’une nouvelle approche des partenariats internationaux, portée en cohérence avec les autres établissements académiques et de recherche français.

L’agenda 2030 du développement durable en ligne de mire

Présent en juillet à la conférence pour le financement du développement à Addis-Abeba et à la conférence internationale « Our Common Future Under Climate Change » à Paris, au Sommet des Nations Unies sur le développement durable en septembre, et à la Conférence sur le Climat (COP 21) en décembre, l’IRD s’est mobilisé tout au long de l’année aux côtés des partenaires pour porter la voix de la science dans la gouvernance mondiale du développement durable.

Contribuer à la diplomatie scientifique française et aux politiques d’aide au développement

L’IRD a été partie prenante de la réflexion qui a permis d’aboutir en novembre 2015 au document d’orientation conjoint du MAEDI et MENESR : Le développement par la recherche : une ambition française pour une diplomatie scientifique. Aussi, à la fin de l’année 2015, un nouvel accord-cadre a été signé avec l’Agence française de développement (AFD) qui permettra de coordonner avec cette institution les actions en appui à la mise en œuvre de l’agenda du développement durable. L’IRD a également renforcé ses liens avec le réseau diplomatique français au niveau de la gouvernance comme des représentations et avec Expertise France.

Mieux positionner l’IRD et la recherche pour le développement auprès de l’UE

L’IRD s’est engagé auprès de partenaires européens pour coordonner des recherches prioritaires au développement des Suds : 17 projets ont été financés dans le cadre de la première vague d’appels d’Horizon 2020. De même, au Sénégal, une commande a été adressée à l’IRD par la délégation de l’UE pour la réalisation d’une étude prospective en soutien à la programmation conjointe du Sénégal et de l’Union Européenne. Un collectif de 30 chercheurs d’institutions sénégalaises et de l’IRD sera constitué dans ce cadre.
Le Département Sociétés et Mondialisation a remporté un appel d’offre de la DG DEVCO de la Commission européenne, qui fera appel à l’expertise scientifique de l’IRD sur des sujets sensibles d’actualité liés au Objectifs du Développement Durable.
L’IRD offre un service de soutien au montage des projets H2020 et Europeaid. L’Institut a également organisé des journées d’informations sur les appels Horizon 2020 de la période 2016 – 2017 en France mais aussi en Afrique sub-saharienne : atelier sur le montage de projets au Sénégal et formation des Points de contact nationaux africains d’Horizon 2020 au Ghana. Enfin, la participation de l’IRD aux Journées européennes du Développement, grand rendez-vous européen consacré au développement des Suds, a constitué un moment fort de l’année, avec une session de présentation et un stand du projet européen NOPOOR, et la participation de Jean-Marc Châtaigner au panel de clôture.

Se rapprocher des organisations internationales et des secrétariats des COP

Une large enquête a été menée par l’IRD à l’intérieur des Nations unies (17 agences, fonds et programmes onusiens étudiés) portant sur la gouvernance du système onusien à travers, notamment, les liens entre actions de développement et interventions de l’aide humanitaire. Une première série de résultats a été présentée au Secrétaire Général des Nations Unies et aux chefs d’agences en Novembre 2015 à New York. Elle pourrait inspirer des changements au sein du système ONU. Un chercheur de l’IRD a par ailleurs été porté à l’une des quatre vice-présidence du Bureau du Comité pour la Science et la Technologie de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) lors de la Conférence des Parties (COP) qui s’est réunie à Ankara en Octobre 2015.

Renforcer les liens avec les ONG

Des actions concrètes ont été entreprises en 2015 afin de renforcer les partenariats avec notamment des ONGs. En novembre 2015 le séminaire «Transition humanitaire et réflexions éthiques en Côte d’Ivoire : quels regards, quelles perspectives ?» a été co-organisé par le Fonds Croix-Rouge Française, le centre de crise et de soutien du MAEDI et l’IRD à Abidjan.

En Nouvelle Calédonie, le projet Oreanet, réseau participatif de lutte contre les acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de corail, a reçu en 2015 un soutien financier du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et du MAEDI, lui permettant d’étendre son action à l’ensemble du territoire.

Par ailleurs, un accord avec l’ONG ENDA-Tiers monde a été signé au Sénégal.
L’IRD a aussi participé au Forum convergences, plateforme de réflexion, mobilisation et plaidoyer en Europe autour de l’objectif Zéro exclusion, Zéro carbone, Zéro pauvreté. 

L’IRD et la science francophone

Alors que l’anglais est devenu la langue prédominante des échanges scientifiques, l’IRD a , en 2015, activement contribué à la visibilité et à la vitalité de la francophonie. Des liens ont été renforcés avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et avec l’Organisation internationale de francophonie (OIF) mais aussi avec des pays de l’espace francophone comme Haïti.
Un accord tripartite a été signé en Égypte avec l’AUF et le Fond pour la science et la technologie égyptien. Cet accord permettra le lancement en 2016 d’un appel à projets ciblant des chercheurs égyptiens, libanais, jordaniens et français. Différentes thématiques seront ciblées : Eau et technologie de l’eau, énergie renouvelable et technologie verte, santé et sciences humaines et sociales.
En Haïti, l’AUF et l’IRD ont été associés à différents projets dont l’appui au Collège doctoral Haïtien (CDH). Les premières évaluations des laboratoires organisées en 2015 ont contribué à promouvoir la culture de l’évaluation de la recherche en Haïti. Le CDH, créé fin 2011, associe les 3 établissements haïtiens (université d’Etat d’Haïti, université Quisqueya, Ecole supérieure d’infotronique d’Haïti).


  1. Rapport Le développement par la recherche : une ambition française pour une diplomatie scientifique. MAEDI-MENESR avec participation de l’IRD — Novembre 2015. 

Chiffres clés

Et demain ?

L’IRD continuera à promouvoir les liens scientifiques entre l’Afrique francophone et l’Afrique anglophone et donnera une impulsion particulière à la coopération avec l’OIF et ses Etats membres en prenant une part active lors du sommet qui aura lieu en novembre 2016. 

La dimension européenne sera au cœur de la nouvelle stratégie de l’IRD avec un service des affaires européennes renforcé et une représentation à Bruxelles renouvelée. Ce service structurera son action pour influer en amont sur la définition des politiques européennes de recherche et de développement en intégrant le contexte de l’Agenda 2030 et les programmes de travail des principales DG concernées (DG RI et DG DEVCO). Un fléchage des priorités de recherche pouvant intéresser les chercheurs de l’IRD permettra de tracer en amont les appels et offrir une aide consolidée au montage de projets européens. Un renforcement de la mobilisation et de la formation aux chercheurs sur les ERC grants sera déployé afin d’augmenter le dépôt des candidatures individuelles. L’IRD se positionnera également sur de nouveaux outils de partenariats tels que les ERANET COFUND, les JPI et l’article 185 du Traité de l’UE.