Zones géographiques

En Amérique latine

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Les actions de l’IRD en Amérique latine se concentrent principalement dans les Andes et en Amazonie dans un contexte où se côtoient des pays avec un niveau de développement très différent. Le dispositif de l’IRD dans la région, articulé autour de 8 représentations, s’appuie sur un réseau dense et varié de partenaires scientifiques (universités et instituts publics de recherche). Dans cette région, les recherches de l’IRD portent principalement sur la variabilité hydroclimatique, passée et actuelle, à l’échelle régionale, les géosciences andines, l’océanographie, la biodiversité aquatique et terrestre, la sécurité alimentaire, la qualité de l’environnement, la santé et les sciences sociales.

L’IRD, acteur majeur de la coopération Sud-Sud-Nord

Un séminaire sur la coopération Sud-Sud-Nord a été organisé en octobre 2015 à Brasilia avec le soutien du projet d’appui au dialogue bilatéral EU-Brésil en science et technologie (B.BICE+), coordonné par l’IRD. Le séminaire a notamment réuni des représentants d’Afrique du Sud et du Brésil mais aussi d’Europe, d’Argentine, de Namibie et d’Angola. Une déclaration conjointe de coopération Brésil-Afrique du Sud a été signée à l’issue de cette rencontre. Le programme d’observation océanique PIRATA — Prediction and Research Moored Array in the Tropical Atlantic – coordonné par l’IRD, a été présenté comme un modèle de coopération Sud-Sud-Nord par les partenaires brésiliens et européens.

La longue migration des poissons chats amazoniens enfin déchiffrée

En comparant les ratios isotopiques du strontium dans les fleuves amazoniens et dans les otolithes du grand poisson chat amazonien, Brachyplatystoma rousseauxii, les biologistes du LMI-EDIA (Evolution et Domestication de l’Ichtyofaune Amazonienne), du réseau de recherche sur l’Ichtyofaune Amazonienne (RIIA), et les hydro-géochimistes du SNO-HYBAM ont démontré que ce poisson effectue les plus longues migrations connues en eaux douces (> 8000 km A/R) : il nait dans les cours d’eau du piedmont andin, migre vers ses nurseries près de l’estuaire de l’Amazone, de l’autre coté du continent, avant de revenir dans les aires de reproduction où il est né (homing natal). Cet exceptionnel cycle de vie est mis en péril par le développement des barrages hydroélectriques dans le bassin amazonien. Une réduction importante des populations de ce top-prédateur pourrait avoir de graves conséquences pour l’écosystème par le jeu des cascades trophiques, mais également pour les populations humaines amazoniennes, car cette espèce représente une importante ressource pour la pêche.
Trans-Amazonian natal homing in giant catfish
Catfish face migration barriers

Des glissements sans séismes dans les Andes du Nord

Le développement des réseaux GPS dans les zones de subduction a permis depuis une quinzaine d’années de mettre en évidence des glissements sans qu’aucun séisme important ne se produise : « glissement asismique transitoire ». Une équipe de géodésiens et sismologues de Géoazur (CNRS, UNS, IRD/OCA) ont observé avec leurs partenaires français et péruviens (Institut de Géophysique du Pérou) un processus au nord du Pérou où séismes et glissements asismiques ont interagi de manière complexe durant plusieurs mois. C’est ainsi la première fois que l’on observe un processus mixte sismique et asismique où les deux modes de glissement semblent interagir au cours de la séquence. Ces différents types de glissement renseignent par ailleurs sur les différents types de friction le long de l’interface entre les plaques et illustrent les variétés de comportement de différentes parties de l’interface de subduction. Cette étude suggère que des processus similaires pourraient contribuer à relâcher une partie significative des contraintes, en particulier dans les zones de subduction présentant des caractéristiques similaires au Nord Pérou. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature Geoscience.

Un sous marin autonome pour ausculter el Niño 2015

En 2015, suite au développement d’un événement El Niño de forte intensité dans le Pacifique équatorial, l’IRD en collaboration avec l’IMARPE (Institut de la Mer du Pérou) a lancé au Pérou le programme d’observations CIENPERU. Ce programme vise à mieux comprendre l’impact d’un événement El Niño dans la région côtière du Pérou qui est un des écosystèmes marins les plus productifs de la planète. Dans le cadre de ce programme, plusieurs opérations ont été réalisées : installation de capteurs (température, salinité) en plusieurs points fixes le long du littoral, déploiement d’équipements océanographiques dérivants (flotteurs ARGO) au large des côtes. En particulier un véhicule sous-marin autonome (glider) a été mis à l’eau, avec l’aide de la DT INSU/CNRS, et a permis de collecter pendant 4 mois des paramètres hydrographiques et biogéochimiques (oxygène, chlorophylle) à haute résolution spatiale. Ces mesures, en complément du suivi régulier des conditions océanographiques effectué par l’IMARPE, constituent une base de données précieuse pour mieux comprendre le fonctionnement de cet écosystème marin unique. Le programme CIENPERU s’appuie sur plusieurs activités développées par le LMI DISCOH (Dynamiques du système du Courant de Humboldt) qui est le cadre principal de la recherche pluridisciplinaire menée par l’IRD en collaboration avec l’IMARPE depuis une dizaine d’années.

Une exposition sur le devenir de nos villes

L’exposition « Yo soy la nueva ciudad » est une invitation collective à réfléchir au devenir de nos villes, de les vivre et de les construire autrement. Elle se base sur les travaux de l’IRD en urbanisme en partenariat avec des partenaires mexicains, notamment l’UNAM. Depuis son inauguration en février 2015 au musée Universum de l’UNAM Mexico, l’exposition a parcouru de nombreuses villes et lieu : Campeche, La Paz, le Sénat mexicain, Panama, etc. et a même été traduite pour une diffusion en France afin d’inviter un large public à réfléchir et à penser sa ville.