Partisan du "Protéger pour partager", l’IRD veut mettre ses pratiques de valorisation économique de la recherche en accord avec sa vision de la science. Il souhaite valoriser sa recherche dans un souci de juste rétribution des contributions et d’optimisation de l’accès des communautés scientifiques et des populations des pays en développement et des régions d’Outre-mer aux résultats de la recherche.
Collaborations de recherche, prestations de services scientifiques, mécénats d’entreprises, transferts de matériaux biologiques, accords de confidentialité, accords de copropriété de titre de propriété intellectuelle, accords de licences, etc... De plus en plus de chercheurs s’appuient sur des partenariats publics-privés pour finaliser leurs travaux de recherche. Ces partenariats de recherche conclus avec des industriels, des entrepreneurs, des ONG, des associations professionnelles ou des fondations d’entreprises concernent les thématiques des cinq départements scientifiques. En 2016, 118 conventions ont été signées pour un montant cumulé de plus de 5,6 M€.
Composés en début d’année de 116 de famille de brevet, le portefeuille de l’IRD a fait l’objet en 2016 d’une importante rationalisation. Chaque famille de brevet a été classée selon trois niveaux de priorité en fonction des perspectives commerciales et de l’âge de la famille. Cette revue du portefeuille a conduit à l’abandon de tous les brevets ayant pas ou peu de perspectives commerciales. Ainsi à la fin de l’année 2016, le portefeuille ne compte plus que 71 familles de brevets. Cette rationalisation du portefeuille de brevet devra se poursuivre en 2017 avec une ventilation des brevets selon 4 catégories avec des critères beaucoup plus exigeants au regard des réelles perspectives commerciales.
La quasi-totalité des brevets du portefeuille est confiée au Consortium de valorisation thématique (CVT) Valorisation Sud pour la recherche de prospects en vue d’accords de licence pour une exploitation industrielle et commerciale. L’intervention du CVT Valorisation Sud a permis la signature de deux nouveaux accords de licence avec les entreprises TECHNIVAL (Polynésie française) et MUTATEC (France métropolitaine) pour l’utilisation de savoir-faire et d’une technologie en copropriété entre l’IRD et l'Agence de Recherche du Ministère Indonésien des affaires marines et de la pêche (AMAFRAD) indonésien. Les projets concernent le procédé de bioconversion des nutriments issus des tourteaux de palmistes par l’insecte Hermetia Illucens. Ces entreprises produisent donc l’insecte à des fins de nourriture vivante pour des animaux de compagnie (oiseaux, tortue, poissons etc.), de source de protéine pour remplacer en partie d’autres farines animales telles que la farine de poisson, et de valorisation de coproduits en tant que bio fertilisants.
Plus d’une centaine de créateurs d’entreprises innovantes d’origines diverses sont accompagnés par les différents dispositifs construits et mis en place grâce à l’IRD : incubateur Bond’Innov (France), iNCubateur de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le nouveau programme d’Aide à la création d’entreprises innovantes en Afrique (MeetAfrica) et soutien interne à l’essaimage.
En 2016, Waves’n See a été créée à Toulouse par Yves Soufflet et Clément Mayet, tous deux océanographes et anciens post-doctorant de l’IRD. Cette start-up utilise et développe la technologie Wavecams issue des travaux de recherche en océanographie côtière de l’IRD.
Expertise France, Campus France, l’IRD et la GIZ (Agence allemande de coopération internationale) ont lancé en juin 2016 le programme "Mobilisation Européenne pour l’entreprenariaT en Afrique – MEET Africa". Dispositif européen d’appui aux entrepreneurs de la diaspora, il mutualise les dispositifs d’accompagnement portés précédemment par l’IRD (Paceim), Campus France (Entrepreneurs en Afrique) et la GIZ (Idées d’affaires pour le développement). MEETAfrica vise à accompagner 80 diplômés de l’enseignement supérieur français ou allemand pour la création, dans leur pays d’origine (Algérie, Cameroun, Mali, Maroc, Sénégal et Tunisie) d’une entreprise à fort caractère technologique, ou porteuse de solutions innovantes, dans les domaines agricole, industriel ou de services. À cette fin, le créateur d’entreprise disposera, pour son projet, d’une enveloppe de 15 000 euros maximum d’appui logistique, stratégique, business, technologique et scientifique qui débutera au Nord pour se poursuivre dans les pays d’implantation.
Ce programme est financé à hauteur de 1,7 millions d’euros par l’Instrument panafricain de l’Union Européenne.
Afin d’accélérer l’intégration économique des startups issus de la diaspora, l’IRD et l’Institut Français de Tunisie, en partenariat avec l’Agence de Promotion de l'Industrie et de l'Innovation (APII) et l’Association tunisienne pour l’entrepreneuriat et l’essaimage (ATUPEE), proposent à de jeunes entrepreneurs de rencontrer des tuteurs afin de bénéficier de conseils et assistance aux affaires dans leur écosystème. L’approche vise à faciliter leur compréhension du territoire et compenser leur méconnaissance des acteurs de l’écosystème et l’absence de réseau professionnel local. A cette fin, pourront être identifié des Centres Techniques Sectoriels, Pôles technologiques, pépinières d’entreprises et représentants des entreprises en Tunisie qui apporteront leurs expertises professionnelles à des start-up. Quinze bénéficiaires se sont notamment réunis à Tunis les 13 et 14 décembre 2016 et ont rencontrés plus d’une vingtaine de mentors.
Dans le cadre du programme d’Appui à la Modernisation et à la Réforme des Universités et Grandes Ecoles de Côte d’Ivoire (AMRUGE-CI), l’IRD a été mandaté par le MESRS pour renforcer le système national de recherche et innovation en Côte d’Ivoire. A ce titre, il intervient sur des actions de formations et de renforcement des capacités des centres de recherche et universités ivoiriennes et peut par ailleurs diligenter des études et expertises pour identifier les leviers et stimuli à la valorisation de la recherche. Un séminaire a été organisé en 2016 avec le réseau CURIE afin de partager les modèles nationaux de valorisation entre la France, le Brésil (FORTEC) et la République de Côte d’Ivoire (MESRS).