Prévention et prise en charge de l’hépatite B au Sénégal

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Le projet AmBASS a été mis en place à Niakhar, au Sénégal pour mieux comprendre l’ampleur et les conséquences de l'infection par le virus de l'Hépatite B sur les conditions de vie des populations atteintes et de leurs ménages en milieu rural dans l’objectif de concevoir des politiques de prévention et de prise en charge adaptées et efficaces dans ce contexte.

L’hépatite B est une infection hépatique potentiellement mortelle causée par le virus de l’hépatite B (VHB). Elle se transmet par le sang et les autres fluides corporels. Selon l’OMS, 257 millions de personnes vivent avec une infection par le VHB et 887 000 personnes en sont décédées en 2015. Problème majeur de santé publique, cette affection peut prendre une forme chronique et exposer les malades à un risque important de décès par cirrhose et cancer du foie. C’est dans le Pacifique et en Afrique que la prévalence de la maladie est la plus élevée avec respectivement 6,2% et 6,1% de la population infectés. Bien qu’il n’existe pas d’estimations de la prévalence en population générale au Sénégal, ce pays fait partie des pays les plus touchés au monde avec une prévalence estimée à 11%. Pourtant, on dispose depuis 1982 d’un vaccin efficace à 95%. Celui-ci a été intégré en 2004 dans le programme élargi de vaccination du Sénégal dans le cadre du vaccin pentavalent suivi en 2016 de la vaccination à la naissance.

L’observatoire de Niakhar constitue le plus ancien système de veille sanitaire et démographique d’Afrique. Fondé en 1962, ce site d’étude est situé à 155 km de Dakar, dans le département de Fatick. Il est constitué de 30 villages regroupant 49 000 habitants.

Actuellement en cours dans la zone de cet observatoire, le projet AmBASS est porté par deux équipes IRD en partenariat avec l’hôpital européen de Marseille et l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) du Sénégal. Ce projet repose sur une enquête transversale comprenant un dépistage de l’hépatite B à domicile auprès d’un échantillon de 3200 personnes, représentatif de la population générale de la zone. Les données de ce projet permettront notamment d’obtenir une estimation de la prévalence du virus de l’hépatite B dans la population générale de la zone de Niakhar ainsi que chez les femmes en âge de procréer et dans les groupes d’âge des moins de 15 ans, 15-35 ans et les personnes de plus de 35 ans.

Pour compléter les données épidémiologiques obtenues dans le cadre du dépistage de l’hépatite B proposé à tous les participants, l’enquête communautaire collecte également des informations sur les caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages, ainsi que l’état de santé, la qualité de vie et les recours aux soins des personnes. Lorsque les participants sont diagnostiqués porteurs chroniques de l’hépatite B, des examens complémentaires sont proposés en dispensaire.

Par ailleurs, des informations sur la prévention des risques de transmission sont également prodiguées à tous les participants lors du rendu des résultats et la vaccination est proposée aux participants non-infectés et non immunisés par le virus de l’hépatite B.

Les données récoltées permettront, outre un meilleur suivi sanitaire des populations, d’apporter des éléments de plaidoyer sur la faisabilité économique des interventions de dépistage à domicile et de l’élargissement de l’accès au traitement de l’hépatite B.

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